Les prothèses digestives: presque toujours métalliques

Une prothèse digestive est un dispositif constitué par un tube formé par un treillis très fin qui permet de rendre un diamètre normal à une partie du tube digestif. Vous avez entendu certainement le terme de "stent". Il peut être placé dans l’œsophage, l’estomac, le duodénum, les voies biliaires, le côlon. Les prothèses sont en alliage métallique non couverte ou couverte par un film plastique ce qui permet son retrait.

 

En cancérologie, c’est une méthode endoscopique visant à restaurer la perméabilité du tractus digestif : retrouver la vidange digestive ; stabiliser ou améliorer l’état nutritionnel. Elle s’adresse en premier à des patients pour qui une chirurgie n’a pas été retenue (cancers non-résécables, patient inopérable). Elles sont définitives.

 

Dans des cas de maladie bénigne elles trouvent une place dans le calibrage temporaire d’un rétrécissement bénin et le traitement d’une fistule ou d’une perforation. Elles peuvent être retirées.

 

Nous ne vous présentons que les prothèses coliques et œsophagiennes à titre d’exemple. Le lien ci-dessous est à télécharger pour votre information.

Fiche d'information : la pose d'une endoprothèse œsophagienne

Afin que vous soyez clairement informé(e) du déroulement de cet acte médical, nous vous demandons de lire attentivement ce document d’information. Votre médecin est à votre disposition pour vous exposer, en complément, toute autre précision que vous souhaiteriez.

Indications d'une endoprothèse œsophagienne

L’insertion d’une endoprothèse œsophagienne est une méthode endoscopique visant à restaurer la perméabilité de l’œsophage. Cela permet la déglutition (pouvoir avaler) et d’améliorer votre statut nutritionnel (reprendre du poids). C’est un traitement non chirurgical en cas obstacle, de perforation ou une fistule.

 

Les prothèses sont :

  • en alliage recouverte ou non par un film plastique
  • en plastique

 

Elles sont définitives ou temporaires.

 

Les causes d’obstacle sont : développement d’une tumeur maligne de l’œsophage, compression de l’œsophage de l’extérieur (cancer du poumon par exemple), obstruction par rétrécissement suite à une inflammation ( en cas de reflux acides chroniques).

 

Les fistules de l’œsophage sont des communications ou fuites vers les structures de voisinage : fistule œsophage/poumon dans le cadre d’un cancer, fistule postopératoire en chirurgie de l’obésité par exemple. Ici la prothèse assure la déglutition tout en « colmatant la brèche ».

 

Cet examen est réalisé avec une courte anesthésie générale : vous devez être à jeun depuis 6 heures : ne pas boire, ne pas manger, ne pas fumer. Vous serez autorisé à prendre vos médicaments sur avis du médecin anesthésiste.Il est très important d’arrêter tous les médicaments anticoagulants, l’aspirine ou ses dérivés selon les recommandations de votre médecin. Au besoin il demandera l’avis de votre cardiologue.

Technique de pose

Premier temps : l’état des lieux (mesure, pose de repères, mise en place d’un fil guide).

 

Deuxième temps : pose de prothèse sur fil guide, sous contrôle radiologique.

Quelles sont les complications possibles ?

Dans les 4 premières semaines :

  • douleurs liées à l’auto expansion. Un traitement anti douleur est systématique en post opératoire. En cas de persistance il faut alors consulter : des antalgiques majeurs sont nécessaires.
  • Migration : impossible d’avaler.
  • Obstruction de la prothèse : par des aliments
  • Hémorragie : les lésions tumorales sont extrêmement fragiles et saignent; il n’est pas rare d’avoir un petit saignement après la pose (manipulations). Il faut consulter en cas de saignement persistant ou abondant.
  • Compression de la trachée : la pose de la prothèse de l’œsophage peut déplacer une tumeur de l’œsophage ; ce bloc (prothèse + tumeur) vient comprimer la trachée. Il faut alors envisager en urgence la pose d’une prothèse dans la trachée mais cela est souvent envisagé avant.

Au-delà de 4 semaines

  • Persistance de douleurs
  • Reflux : prothèse à la jonction œsophage et estomac : traitement anti acide.
  • Migration: prothèse couverte de plastique (sur sténoses bénignes) : récidive des symptômes
  • Obstruction: récidive des symptômes : repousse d’une tumeur à travers les mailles d’une prothèse par exemple.

Conseils d'alimentation

  • Reprise alimentaire prudente d’abord liquide puis mixée
  • Mastication parfaite ; boisson abondante
  • Viande hachée, gélules ouvertes, comprimés écrasés
  • Limiter l’apport de fibres végétales
  • Digestion assise ou semi assise

Si les instructions sont rigoureusement suivies, les incidents de blocage sont rares.Si un blocage survient (impossibilité d'avaler ou vomissement inhabituel) :

1. Arrêter toute alimentation

2. Essayer de boire de l'eau gazeuse

3. En cas de persistance du blocage : contactez votre médecin

Fiche d'information: la pose d'une endoprothèse colique

Afin que vous soyez clairement informé(e) du déroulement de cet acte médical, nous vous demandons de lire attentivement ce document d’information. Votre médecin est à votre disposition pour vous exposer, en complément, toute autre précision que vous souhaiteriez.

Généralités

Cette méthode restaure votre transit. C’est un traitement non chirurgical qui permet de lever une occlusion par tumeur. Cette technique est choisie lors de contre-indication à la chirurgie : patient que l’on ne peut opérer pour raison cardiaque par exemple ; ou parce que la lésion ne peut être retirée, se trouve à un stade avancé. Un bilan anatomique par endoscopie (coloscopie cf. feuille d’information jointe) et par radiologie est indispensable. Ce bilan permet le choix du type et de la longueur de la prothèse. Compte tenu de cette occlusion, la préparation du colon sera exclusivement faite par lavement prudent.

Déroulement de l'acte endoscopique

L’examen est conduit sous anesthésie générale. La sténose est repérée, mesurée par endoscopie et radiologie. Un fil guide sera introduit au travers de la sténose et la prothèse pourra être positionnée sur ce fil ce qui garantit le trajet exacte dans la lumière colique. Les endoprothèses sont métalliques auto-expansives.

Quels sont les complications de cet examen ?

Cet examen est particulièrement difficile car il existe une occlusion, complète ou non. Le principal risque est la perforation. Secondairement il peut y avoir migration de la prothèse. Toute douleurs abdominale accompagnées de fièvre devra vous faire consulter.

Techniques de dilatation

Certaines situations sont responsables d’une sténose c’est-à-dire d’un rétrécissement de diamètre localisé à une partie du tube digestif : ce sont les tumeurs, sténoses bénignes peptiques, sténoses post opératoires.

 

Les dilatations instrumentales par voie endoscopique ont pour but d’élargir la lumière de ce rétrécissement. Elles permettent au tube digestif de retrouver « sa vidange ». La dilatation produit des phénomènes d’étirement et/ou de déchirure tissulaire.

 

On peut utiliser :

 

Des ballons que l’on positionne sur la sténose : ils sont remplis d’eau ou d’air. Ils ont l’avantage de passer dans l’endoscope.

 

Le geste est fait sous double contrôle: de la vue et radiologique.

 

Des bougies de Savary qui sont de tuyaux dont l’extrémité est conique. Lors de l’introduction une dilatation progressive se produit. Ce geste nécessite une endoscopie prélable et la pose d’un fil qui guidera la descente du dispositif au travers de la sténose. Il n’y a pas de contrôle direct endoscopique mais un guidage radiologique car les bougies ne passent pas dans l'endoscope. On utilise successivement des bougies de taille croissante jusqu'à obstention d'une dilatation suffisante.

 

Un lien est ci-dessous à télécharger pour votre information. Nous avons pris l’exemple de l’œsophage mais le principe est le même pour d’autres localisations. Actuellement les dilatations sont le plus souventfaites avec des ballons.

Fiche d'information : la dilatation œsophagienne

Afin que vous soyez clairement informé(e) du déroulement de cet acte médical, nous vous demandons de lire attentivement ce document d’information. Votre médecin est à votre disposition pour vous exposer, en complément, toute autre précision que vous souhaiteriez.

Qu'est-ce qu'une dilatation œsophagienne ?

Des maladies rétrécissent la lumière de l’œsophage ne permettant plus un passage aisé des aliments : cela cause des blocages et des douleurs, un amaigrissement. La dilatation de l’œsophage a pour but de vous permettre de vous alimenter normalement. Exemple de maladies : achalasie, sténose inflammatoire ou tumorale.

Quelle préparation ?

Cet examen est réalisé avec une courte anesthésie générale : vous devez être à jeun depuis 6 heures : ne pas boire, ne pas manger, ne pas fumer. Vous serez autorisé à prendre vos médicaments sur avis de votre Gastro-Entérologue et du médecin anesthésiste.

 

Il est très important d’arrêter tous les médicaments anticoagulants, l’aspirine ou ses dérivés selon les recommandations de votre médecin. Au besoin il demandera l’avis de votre cardiologue.

 

Des investigations supplémentaires sont parfois nécessaires (radiographie, manométrie etc…). Le cas échéant les mesures nécessaires vous seront communiquées.

Comment se déroule l'examen ?

On commence toujours par une endoscopie oeso-gastro-duodénale pour localiser et apprécier le degré de sténose, son angulation et son caractère régulier ou non. Cette étape est essentielle pour choisir le matériel à utiliser.

 

Après repérage radiologique on introduit un ballonnet dans le canal opérateur de l’endoscope sur un fil guide préalablement disposé au travers de cette sténose: il sera positionné à cheval sur la zone rétrécie. Il sera remplit progressivement d’air ou d’eau sous contrôle de la vue et sous surveillance radiologique. La dilatation œsophagienne est réalisable en ambulatoire. Elle n’est pas douloureuse, elle dure environ 20 minutes.

Quelles sont les complications possibles

Les principaux risques sont l’hémorragie par dilacération de la sténose et la perforation. Votre médecin vérifiera l’absence de saignement par endoscopie (il existe toujours un saignement sur dilacération témoin d’une bonne efficacité) et injectera un produit radiologique pour s’assurer de l’absence de fuite (perforation). Toutes douleurs anormales, fièvre devra vous faire consulter en urgence.

Fiche d'information : gastrostomie percutanée endoscopique

INFORMATIONS destinées au patient avant la réalisation d’une GASTROSTOMIE PERCUTANEE ENDOSCOPIQUE pour nutrition entérale

 

Votre état de santé vous empêche de vous nourrir et/ou de vous hydrater convenablement. Votre médecin vous propose la pose d’une gastrostomie percutanée endoscopique. La gastrostomie percutanée endoscopique permet de mettre en place, par les voies naturelles, une sonde dans l’estomac qui ressort à travers la peau de l’abdomen entre les côtes et le nombril. Cette sonde va vous permettre de vous nourrir (nutrition entérale) et/ou de vous hydrater et/ou d’administrer vos médicaments. Selon l’avis de votre médecin, après la pose de la sonde, vous pourrez continuer à manger et à boire par la bouche.

 

Afin que vous soyez clairement informé(e) du déroulement de cet acte médical, nous vous demandons de lire attentivement ce document d’information. Le médecin est à votre disposition pour vous exposer en complément toute autre précision que vous souhaiteriez.

Quels sont les avantages de la gastrostomie percutanée endoscopique ?

La gastrostomie percutanée endoscopique est un geste simple et rapide dont la réalisation présente peu de risques. La sonde de gastrostomie peut facilement être dissimulée sous les vêtements et est donc invisible pour les autres. Le plus souvent, le geste est réalisé sous anesthésie générale mais en cas de contre-indication médicale ou de refus de votre part de cette anesthésie générale, ce geste peut être réalisé sous anesthésie locale.

Comment se préparer pour la gastrostomie percutanée endoscopique ?

Avant la pose de la sonde, vous aurez une consultation avec un médecin anesthésiste qui pourra répondre à toutes vos questions concernant l’anesthésie. Vous devrez arrêter tout traitement anticoagulant ou anti-agrégant plaquettaire sur recommandation de votre Gastro-Entérologue et/ou votre Cardiologue. Vous devrez avoir un prélèvement sanguin pour vérifier la coagulation, la numération formule sanguine et le ionogramme.

 

Le jour de la pose :

  • vous devrez être à jeun strict (sans boire, ni manger, ni fumer) depuis 8 heures.
  • Vous devrez prendre une douche (ou en cas d’impossibilité il vous sera fait une toilette au lit) avec un savon antiseptique.
  • Vous devrez faire un bain de bouche avec une solution antiseptique.
  • Si besoin, il sera fait un rasage de la paroi abdominale à la tondeuse.
  • L’infirmière mettra en place une perfusion dans une veine du bras.
  • Quelques minutes avant le geste, il vous sera injecté un antibiotique à titre préventif qui a pour but de diminuer le risque d’infection, à moins que vous ne soyez déjà sous traitement antibiotique pour une autre raison. Il est important de signaler tout antécédent de réaction allergique même mineure.

Comment va se dérouler la gastrostomie percutanée endoscopique ?

Le geste est réalisé dans des conditions d’asepsie chirurgicale au bloc opératoire ou dans une salle du service d’endoscopie spécifiquement équipée à cette fin, dans tous les cas en présence d’un médecin anesthésiste-réanimateur.

Cette technique utilise un endoscope. Celui-ci est introduit par la bouche et poussé jusque dans l’estomac. Il permet de vérifier l’état du tube digestif et de repérer le point de la paroi abdominale où va être posée la sonde. A ce niveau, l’opérateur fait une courte incision de la peau au bistouri puis une ponction de l’estomac qui permet d’en faire sortir la sonde. La sonde n’est pas fixée à la peau avec des fils, elle est maintenue en place par 2 collerettes de part et d’autre de la paroi.

Quelles complications peuvent survenir pendant l'intervention ?

Tout acte médical, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, expose à un risque de complication.

 

Les complications les plus fréquentes de la gastrostomie percutanée endoscopique sont :

  • L’infection de l’orifice dans les jours qui suivent sa mise en place. Toutes les précautions sont prises pour limiter ce risque : antibiotique, désinfection du champ opératoire, conditions de stérilité pour la pose et pour la réalisation du pansement.
  • La douleur : elle peut être plus ou moins importante. Des antidouleurs sont prescrits de façon systématique pour la limiter.

Les autres complications sont très rares et certaines peuvent nécessiter une intervention chirurgicale :

  • La blessure d’un segment digestif
  • L’hémorragie : une nouvelle endoscopie pour stopper l’hémorragie ainsi que des transfusions de sang ou de dérivés sanguins sont parfois nécessaires.
  • La péritonite : elle peut survenir en cas de fuite de liquide entre la peau et l’estomac.

D’autres complications sont possibles mais restent exceptionnelles, telles que les troubles cardiovasculaires et respiratoires. Ces complications peuvent être favorisées par vos antécédents médico-chirurgicaux ou par la prise de certains traitements.

 

Toutes ces complications apparaissent le plus souvent au moment du geste, mais peuvent également se révéler quelques jours après l’intervention (douleurs abdominales et du thorax, vomissements de sang rouge ou noir, selles noires, fièvre, frissons ...). Il est alors très important de contacter immédiatement votre médecin.

Quelles sont les contraintes après la pose ?

Il peut vous être demandé de rester hospitalisé(e) pendant 12 à 48h dans les suites de l’intervention pour surveillance, pour débuter la nutrition entérale ou en cas de complication, jusqu’à 72 h pour vous apprendre à administrer la nutrition vous-même ou par un de vos proches.

 

Pendant une à deux semaines, le pansement sera refait tous les jours par une infirmière en utilisant un antiseptique. Ensuite, le pansement pourra être fait 3 fois par semaine. Après un mois, l’orifice est généralement cicatrisé. Il n’est alors plus nécessaire de faire des soins antiseptiques et un nettoyage quotidien à l’eau et au savon suffit. Vous pourrez prendre des douches sans protection et des bains en protégeant la sonde avec un pansement imperméable.

Les prothèses digestives